Lean et termes japonais

Lean et termes japonais

Cher Gemba Coach,
Pourquoi utilisons-nous autant de termes japonais ? Je présume que les experts veulent que les employés et les étudiants réfléchissent vraiment sur ces concepts. Cela me fait plutôt réfléchir sur le Japon. Si les Japonais utilisent leur propre langue, cela signifie que leurs employés n’ont pas à réfléchir autant sur ces concepts.

« Juste-à-temps » est écrit en anglais dans le manuel original de Kiichiro Toyoda. « Takt time » est tiré directement de l’allemand. Et y a-t-il une autre manière d’exprimer « ikigai » ou « umami » autrement que par ikigai ou umami ? La langue est arbitraire dans tous les cas, parce que les mots ne sont pas reliés de manière analogique à la chose qu’ils décrivent – il n’y a rien qui montre ce qu’est un chat dans le mot « chat ». Alors pourquoi ne pas faire l’effort d’apprendre le mot original ?
Je ne pense pas que ce soit une question de langue, mais plutôt une question d’utilisation : est-ce qu’on fait des choses à des gens ou fait-on des choses avec les gens ?

On m’a dit il y a longtemps que, dans le Lean, la responsabilité de trouver une information incombe à la personne qui a besoin de l’information, pas à celle qui l’a. C’est du tiré, pas du poussé. Cela ne veut pas dire que la personne qui sait quelque chose ne devrait pas faire ce qu’elle peut pour être comprise, pour faciliter le processus de communication. Mais là encore, le Lean s’écarte de nos notions traditionnelles de clarté. Le meilleur moyen pour être mieux compris est de mieux comprendre la personne qui pose la question. Indépendamment de la langue, vous aurez plus de chances de créer un canal de communication si vous faites un plus grand effort d’écoute et comprenez le cheminement de pensée de votre interlocuteur.

Des ingénieurs passionnés

Monsieur Yoshino, qui était en charge du développement des chefs d’équipes américains de NUMMI, raconte des histoires incroyables d’ouvriers américains apprenant le Kaizen de leurs
homologues japonais sur les lignes de Toyota au Japon sans avoir de langue commune.
Nous avons tendance à voir l’enseignement comme faire quelque chose aux autres. La forme la plus simple d’enseigner est de demander aux gens d’apprendre par cœur (sinon vous ne réussissez pas le test). Comme vous le dites, une manière plus évoluée d’enseigner est de faire réfléchir les gens sur des concepts. Grâce à la science cognitive, nous savons maintenant que la réponse de la mémoire n’est pas la réflexion – réfléchir implique la manipulation d’objets mentaux dans son esprit. Mais pour ce faire, nous avons besoin de la mémoire, et la mémoire est le reliquat de la pensée : c’est une boucle rétroactive.

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Traduit de l’américain par Marc-Antoine Guichard, Nicolas Villemain et François Lopez
Source : https://www.lean.org/balle/DisplayObject.cfm?o=4896

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